Je partage avec vous un article que j'ai lu sur Rue89 sur "Diane Abbott, une femme noire pour succéder à Blair et Brown ? "
L'article explique que Diane Abbott, première femme noire élue au Parlemant britannique il y a maintenant 23 ans, vient volontairement bousculer un jeu de candidatures à la succession de Brown, du type blanc bonnet et bonnet blanc (sans jeu de mots...) : sur les 5 autres candidats, il y a 5 hommes dont 2 sont frères (sic...), 4 anciens ministres, 4 quadras, 5 blancs, bref, des profils trop similaires note le journaliste de Rue89. Bien qu'issue des mêmes grandes universités britanniques qu'eux, Diane Abbott se considère différente, non pas parce qu'elle représente l'aile gauche et plus minoritaire du parti, mais parce qu'elle est noire et veut jouer la carte de cette différence.
Doit-on faire un parallèle avec Barack Obama ? On se souviendra que jusqu'à ce que les déclarations "anti-blancs" de son ancien révérend ne viennent s'immiscer dans la campagne américaine, Barack Obama évitait soigneusement le thème du racisme pour se positionner en candidat "post-racial", contrairement à Diane Abbott pour qui c'est un argument à mettre en avant.
La question d'une politique volontariste pour ouvrir certains milieux à la diversité est toujours la même : quota ou pas quota ? L'Institut Montaigne a produit un rapport en janvier 2009 sur le thème "Ouvrir la politique à la diversité", montrant par la même qu'après la question de l'ouverture de la politique aux femmes, qui n'a été résolue que par les quotas des listes chabadabadas (1 homme 1 femme...), vient celle d'une ouverture plus grande. On peut citer à ce sujet Rama Yade, dans son livre Noirs de France, qui écrit "La politique, c'est comme la discothèque, on laisse d'abord entrer les habitués".
On retrouve là une question qui semble habiter souvent les débats sur la diversité : est-on élu à cause de sa couleur noire ou malgré sa couleur noire ? Est-on nommée au Conseil d'Administration parce que l'on est une femme (quota) ou bien que l'on soit une femme ? C'est tout le débat du quota de ces derniers mois qui resurgit, avec récemment des articles qui font remarquer que les groupes du CAC40 sont en train de nommer des "femmes de" dans leurs conseils pour "apporter un oeil féminin". Mais est-ce que cela va vraiment augmenter la présence des femmes dans les conseils d'administration ou bien juste positionner des femmes déjà par ailleurs privilégiées ?
Les entreprises s'intéressent de plus en plus à la question de la diversité comme une "approche complémentaire et dynamique" comme le note le rapport de Terra Nova sur la "Promotion de la diversité versus droit anti-discriminatoire ?" Il ne s'agit plus de chercher à lutter contre, mais de chercher à construire avec.
On ne peut donc que saluer les initiatives qui vont dans le sens d'une meilleure compréhension des différences entre les individus, comme la création d'une chaire sur le genre à Science-Po Paris. Enfin la possibilité de permettre aux futurs cadres et dirigeants de notre société de comprendre les enjeux liés aux différences entre les hommes et les femmes. A développer dans les autres écoles !