C’est dimanche, il fait beau et me voilà partie voir une pièce
de théâtre, sur la recommandation très forte de 2 amies assez introduites dans
le milieu : « Vian je t’attends », de et par Pierrette Dupoyet, que
l’on me décrit comme une grande dame du théâtre.
A priori, le nom ne me dit rien, quoique avec moi… il faut se méfier, comment il s’appelle encore le chanteur qui vient de mourir ? Ah oui, Michael, c’est ça. Bref, je jette un œil sur son site et là, quand même, je dois admettre que sa tête me dit quelque chose.
Bon, allez, il faut savoir faire confiance aux amis. Me voilà partie dans le 7ème arrondissement, vers une salle inconnue dont je découvre après qu’elle est mythique, pas seulement parce que c’est la seule salle de théâtre du 7ème, mais aussi parce qu’on y a vu la naissance de la Société Théosophique de Paris, un endroit ésotérique donc…
Et puis Vian, cela me rappelle ma jeunesse, les longues soirées
de lectures à lire et relire L’Ecume des jours, l’Arrache Cœur, J’irai cracher
sur vos tombes, alors une pièce en l’hommage de l’écrivain chanteur poète mélancolique,
pour l’anniversaire des 50 ans de sa mort, c’est une bonne idée.
Et je dois dire que je n’ai pas regretté ! Pierrette Dupoyet occupe merveilleusement bie n la scène, et nous retrace avec émotions et brio un parcours de vie si atypique, si exceptionnel, que l’on ne peut que se dire que « la fiancée imaginaire » du poète qu’elle incarne si bien aurait presque pu exister. Pour ceux qui vont aller à Avignon, allez la voir, ça vaut le détour !
La pièce terminée, Pierre Dupoyet, dans des atours flamboyants, ne peut absolument pas être ratée : une tenue bleu vif ethnique, des bijoux afghans et touaregs faits sur mesure et d’au moins 3 cms d’épaisseur, l’artiste affiche en couleurs son statut de grande voyageuse, ambassadrice culturelle de la France, qui a fait des représentations dans plus de 70 pays. Invitée cette fois-ci par Intemporelles et au bénéfice de l’Association Care, elle joue cet après-midi devant un parterre de choix : Valère-Marie Marchand, biographe de Boris Vian, Arielle de Rothschild, Présidente de Care France, et également le fils de Josephine Baker, sur laquelle Pierrette Dupoyet a écrit une pièce.
Au fil du cocktail qui s’ensuit, j’apprends par son fils que Josephine Baker était offi cier de l’armée de l’air pendant la guerre, et qu’on oublie souvent de parler des engagements forts de cette femme (qui lui ont valu la légion d’honneur !) pour ne retenir que la danseuse. Arielle de Rothschild nous évoque également ses engagements contre la pauvreté dans le monde, à travers l’association Care. Et Pierrette Dupoyet nous dit qu’à Avignon, où elle se rend dans 2 jours, elle va également interpréter une pièce en l’honneur de Sœur Emmanuelle avec qui elle a travaillé pendant 11 ans. Une femme d’engagements je vous dis.
Et pour couronner le tout, un livret sur son engagement pour
le théâtre dans les prisons, comme vecteur de réintégration, vient faire écho à
cet article que j’ai lu dans Libé sur les prisonniers de Cebu, aux Philippines,
qui suivent des cours de dansent pour se réinsérer et qui ont interprété Thriller,
en hommage à Michael Jackson.
Et avec tout ça, je me dis ce soir, avant de me coucher : l’art est engagement et peut changer le monde. Mais si, mais si, on y croit…
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