Pourquoi parle-t-on tellement du réseau dans les formations pour les femmes et quels sont les enjeux du réseau pour leurs carrières ? Et pourquoi en parler spécifiquement pour elles, comme si l’enjeu n’était pas le même que pour les hommes ?
J’ai eu l’occasion d’échanger sur ce sujet avec Jean-Philippe Fauche, DG d’Horémis, qui anime les ateliers Réseau à l’Association des diplômés HEC et qui a participé à une table ronde que j’avais organisée pour HEC au Féminin sur le sujet.
Premier constat : lorsque nous avons ouvert l’inscription pour l’atelier sur « Les enjeux du réseau pour les carrières féminines », les 50 places ont été prises d’assaut en… 24 heures ! Lorsque le département Carrières de l’Association communique sur les ateliers réseaux en général, et que ce n’est pas organisé par HEC au Féminin, il n’y a quasiment pas de femmes inscrites…
Nous avons demandé aux femmes présentes à l’atelier pourquoi elles s’étaient inscrites à cet atelier et pas aux autres. Premières réponses : les représentations habituelles du réseau, les usages qui en sont fait, les règles qui leur sont proposées ne leur parlent majoritairement pas. Les 50 participantes présentes nous ont dit qu’elles n’avaient pas envie de recettes toutes faites, ni d’avoir l’impression qu’elles allaient dans un réseau où on leur proposerait des recettes «masculines».
Et puis évidemment, il y a le temps… si elles sont très motivées (ce qui était le cas ce jour là) et qu’elles se disent que ce sera pour une seule fois, elles font l’effort de s’organiser pour venir. Mais sinon, il y a, il reste, encore et toujours, la problématique de la « double journée », ou comme l’appelle McKinsey, du « double fardeau » des femmes : quand la journée de travail est finie, la journée n’est pas encore finie ! « En moyenne, les femmes en Europe continuent de passer 2 fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques : elles y consacrent 4 heures 29 minutes par jour, contre 2 heures 18 minutes pour les hommes. » [Extrait de l’étude « Women Matter » de McKinsey, disponible sur internet à http://www.mckinsey.com/locations/paris/home/womenmatter_french.asp ] Ce qui incite les femmes dans les ordres de priorité à ne pas prendre le temps d’aller dans des évènements réseaux, le soir ou le midi, ou tout simplement, de garder contact avec leur réseau.
J’ai été marquée d’entendre Anne Lauvergeon, PDG d’Areva, à l’émission de France 2 « Les 100 femmes qui font bouger la France » dire que TOUS LES JOURS elle se demande à quelle heure elle va devoir rentrer chez elle ! Je ne suis pas sûre que les hommes PDG aient ce souci là en tête tous les jours.
Toujours est-il que garder contact avec son réseau, quelle que soit la forme que cela prend, est indispensable pour son avancement professionnel à partir d’un certain niveau, et encore plus si on devient créatrice d’entreprise. En effet, c’est une chose de « savoir faire », mais c’en est une autre de « faire savoir ». Or si vous êtes la seule à savoir à quel point vous faites du bon travail, ne vous étonnez pas que ce soit votre collègue qui soit promu(e) à un poste que vous vouliez… Ou bien si vous n’avez pas pris le temps d’échanger avec des collègues d’un autre service, ne vous étonnez pas d’apprendre que le poste qui vous intéressait était libre… jusqu’à hier, parce que vous n’avez pas eu les informations de radio-moquette… etc. Cela parait trivial à dire, mais je vous assure que aussi bien en coaching que dans les formations «Tremplin pour les femmes» que j’anime, ce point sur le réseau et sur la visibilité est un des points les plus difficiles à travailler. Et ne pas comprendre ces règles du jeu, c’est s’exposer à ne pas avancer comme l’on veut dans sa carrière et à laisser des opportunités passer. Alors mesdames, si vous voulez progresser, réseautez ! Et n'hésitez pas à demandez à votre conjoint de garder la maison en votre absence… question de priorité J
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