L’actualité est au débat sur la maternité et la carrière. Il
y a 4 mois, Edwige Antier, pédiatre et députée, auteure de nombreux ouvrages
sur l’éducation des bébés, publie « Le courage des femmes » où elle parle de
la difficulté dans notre société d'être femme (professionnelle aussi) et mère. Ce mois-ci, Elisabeth
Badinter publie « Le conflit. La femme et la mère », où elle dénonce
le risque que les femmes cessent de travailler au nom du bien-être de l’enfant.
Polémique entre les deux femmes médiatiques et politiques, à travers un article
du JDD. A un mois de la journée de la femme, un thème essentiel à
l’équilibre de la société monte en puissance.
Et il y a de quoi. Depuis 13 ans que je gère des carrières,
j’ai tout entendu, tout vu et son contraire sur l’impact de la maternité sur la
carrière d’une femme. Nota : vous remarquerez que je n’ai rien entendu ni
vu sur l’impact de la paternité sur la carrière d’un homme…
Je me rappelle ce dirigeant qui
commentait la naissance du troisième enfant d’une femme cadre supérieur dans
l’entreprise : « A chacune de ses maternités, je constate qu’elle
gagne en maturité en terme de management. Elle gère mieux ses équipes. Ceci dit
maintenant il faudrait qu’elle arrête, 3 ça suffit ! »...
Tout est dit ! D’un côté, la maternité fait
grandir, elle nourrit les parents (dont la mère) qui apprennent à tisser
autrement une relation avec un individu qui dépend d’eux pour grandir. Elle
leur apprend aussi une autre gestion de l’essentiel, des priorités, de la
vision long terme. De plus, comme fait remarquer Sylviane Giampino, psychologue pour enfants, dans
« Les mères qui travaillent sont-elles coupables ? », la
période de maternité et de naissance correspond souvent à celle d’un regain d’énergie
psychique. Je connais de
nombreuses femmes qui ont géré à la fois une promotion et une naissance.
De
l’autre côté, la maternité impose aux parents, et plus souvent encore à la mère, de
nouvelles contraintes : gestion des temps privés et professionnels plus
compliquée, regard de l’entourage professionnel sur la nouvelle mère dont on
anticipe/croit/craint (rayez la mention inutile) qu’elle va se désinvestir
professionnellement.
Force est de constater depuis 3 ans que j’anime les
formations « Springboard / Tremplin pour les femmes » qu’il y a des
participantes qui viennent juste avant ou juste après une maternité. Certaines
viennent pour prendre du recul et réfléchir à leur avenir professionnel :
veulent elles reprendre le même poste ? demander un changement ?
s’investir plus ? obtenir une promotion ? ralentir ? Comment
vont-elles communiquer et continuer à gérer leur visibilité et leur
réseau ?
La tâche est presque celle d’un équilibriste : les
résultats sont très clairs dans l’étude
de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED) publiée dans Population
et Sociétés en novembre 2009 : « Les femmes assument près de 80 % des
tâches domestiques en France et le déséquilibre est d’autant plus prononcé
qu’il y a d’enfants dans la famille et que le dernier est jeune. »
Alors
comment faire. La question est posée : et vous, comment avez-vous
fait ?