Vous avez probablement entendu parler du Rapport de Brigitte Grésy sur l'Egalité Professionnelle entre les femmes et les hommes, publié début juillet.
Malheureusement, on n'est pas surpris par le contenu (télécharger ici la synthèse de seulement 7 pages, très accessible).
Sur le bilan des différences de traitement entre les femmes et les hommes sur le marché du travail, elle constate :
D’une part de formidables avancées :
- Les femmes constituent désormais près de la moitié de la population au travail ou à la recherche d’un emploi : 47% en 2007 ; 83% des femmes de 25 à 49 ans travaillent ;
- Un modèle français unique en Europe qui conjugue un fort taux d’activité et un taux de fécondité le plus élevé de l’Union européenne ;
- De meilleurs résultats scolaires pour les filles : pour une même génération, 70% de filles ont le bac pour 59% des garçons.
Mais d’autre part :
- Si on prend en compte le temps partiel, alors l’activité féminine ne progresse plus depuis les années 90 ;
- Les choix d’options et de filières ne sont pas les mêmes (avant le bac, 94% de filles en option SMS et 94% de garçons en option ISP), ce qui entraîne une ségrégation professionnelle persistante : les emplois féminins restent très concentrés dans 10 familles professionnelles (aides aux personnes, secrétaires, santé etc).
D’autres points sont et restent préoccupants :
- La bipolarisation croissante des emplois féminins entre emplois peu qualifiés et emplois qualifiés
- Un chômage supérieur à celui des hommes
- L’invisibilité des femmes dans les instances de décision (elle parle de plafond de verre opaque…! )
- Une parentalité bancale avec notamment une asymétrie des transitions professionnelles des hommes et des femmes après les naissances.
Face à ce constat, où sont les leviers ? Ses mots ne laissent aucun doute : les négociateurs négocient peu, les contrôleurs contrôlent peu, les juges jugent peu…
Alors, quelle est la solution ? Se jeter du haut d’un pont ? Heureusement le rapport ne s’arrête pas et se termine par 40 propositions pour l’égalité professionnelle :
- sur l’égalité professionnelle elle-même (elle propose des leviers de changement pour négocier, donner du contenu, accompagner, évaluer, sanctionner),
- sur la précarité du travail féminin,
- sur la place des femmes dans les instances de gouvernance.
A noter la contribution de l'ONG BPW France (Business and Professionnal Women) à la rédaction du rapport, dont les 2 fiches sur la Gouvernance et Proportion de femmes recrutées par métier ont été intégrées aux annexes. Ces fiches ont été présentées lors de l’Equal Pay Day en avril 2009 par BPW.
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