Qui ne s’est pas déjà dit : « Untel (ou Unetelle) est un vrai leader ! J’aimerais bien travailler pour lui. » ?
La question du leadership n’est pas évidente, vous trouverez sur le sujet dans Amazon 1477 livres! de quoi vous permettre d’y retrouver tous types de définitions ou classements. De même, les catalogues de formation sont remplis de séminaires sur le sujet.
Alors à quel saint se vouer ? Y a-t-il une définition ou plusieurs ? La définition d’un bon leader est-elle subjective ou objective ?
Au delà de la définition, le cabinet Hudson vient de publier une étude sur le leadership basée sur 65000 personnes dans le monde, dans laquelle il compare plusieurs profils de personnalité : les leaders versus les collaborateurs, les hommes versus les femmes, les jeunes versus les moins jeunes.
Le titre de l’étude est en lui-même intéressant, voire un peu provoquant : « Et si l’homme de la situation se révélait être une femme ? ».
Il rappelle que la question du leadership dans les sociétés est corrélée à la notion de performance globale de l’entreprise, comme l’avait déjà souligné en 2007 l’étude McKinsey « Women Matter : La Mixité, levier de performance économique de l’entreprise » suivie fin 2008 par « Women Matter 2 : Le leadership au féminin, un atout pour la performance de demain ».
Vous pouvez lire en suivant les liens le communiqué de presse en français « Etude Hudson sur les femmes et le leadership : Les femmes seraient-elles de meilleurs leaders ? » et le rapport complet en anglais de l’étude « How women differ from men as leaders ».
Pour ceux qui veulent juste un résumé des résultats, ci-dessous un extrait du communiqué de presse :
« Christine Raynaud, Présidente d’Hudson pour l’Europe, s’interroge : « L’étude des caractéristiques habituelles de leadership nous amène à nous demander si elles n’ont pas contribué aux excès de confiance qui ont conduit à la situation financière actuelle. Serions-nous dans la même situation si les qualités propres aux leaders féminins, telles que le leadership réfléchi et par consensus avaient été davantage mises en valeur ?
Aujourd’hui encore, il existe une « coalition dominante » au sein des comités de direction qui encourage un modèle de leadership masculin. Quant aux femmes, elles n’ont pas naturellement tendance à viser la tête de l’entreprise : les vielles habitudes ont la vie dure et les femmes attendent d’être sollicitées. »
L'évolution démographique et du monde des affaires pousseront les entreprises à être plus à l’écoute du potentiel des femmes. Il faudra également tenir compte des attentes des nouvelles générations de salariés qui recherchent un style de management participatif et durable et qui inciteront les entreprises à mettre à profit la valeur ajoutée des cadres dirigeantes.
L’étude Hudson a démontré que :
- Les cadres dirigeantes ont des traits de personnalité qui sont à l’opposé de ceux généralement observés chez les femmes. Elles obtiennent comme les hommes dirigeants des scores élevés en extraversion, capacité de prise de décision et réflexion stratégique. Elles sont aussi très orientées vers les résultats et sont très autonomes.
- Les cadres dirigeantes se distinguent cependant de leurs collègues masculins par leur ouverture d’esprit et leur altruisme.
- Les jeunes cadres dirigeantes sont plutôt altruistes et favorisent le travail en équipe, alors que les femmes plus expérimentées, quant à elles affichent une ouverture d’esprit et un leadership réfléchi. » (Fin de l’extrait)
Vous trouverez dans l'étude les caractéristiques qui différencient un leader d'un collaborateur sur plusieurs dimensions :
- le professionnalisme
- la stabilité émotionnelle
- l'ouverture
- l'extraversion
- l'altruisme
- l'organisation et le perfectionnisme (je trouve "conscientiousness" difficile à traduire).
Chacune de ses dimensions est ensuite divisée en plusieurs critères sur lesquels les participants au panel ont été évalués (ex pour professionnalisme : ambition, orientation résultat, stratégie, autonomie, sens critique).
L'étude a donc le mérite de montrer de manière statistiques les points communs entre des leaders et les différences avec des collaborateurs. Viennent ensuite les analyses par sous-populations, comme par exemple les hommes et les femmes. L'une des conclusions qui apparaît rapidement est que les femmes dirigeantes ont les traits de personnalité des hommes dirigeants (de manière innée ou par besoin d'adaptation ?) avec en plus quelques spécificités féminines.
Pour ma part, je souhaite que cette étude fasse réfléchir sur nos modèles de leadership et nous permettent d’avancer vers de nouveaux modèles économiques et de réussite de l’entreprise, grâce notamment à la diversité. Les soubresauts actuels du monde économique nous montrent que nous avons bien besoin de faire évoluer nos modèles !
Bonne lecture à tous et dites-nous si vous êtes d’accord ou pas avec les conclusions !
Le problème du leadership pour les femmes vivra tant qu'on se posera de telles questions sexuées...
Rédigé par : Cécile de Quoide9 | 12/01/2009 à 18:45