Me voilà de retour après les vacances, et comme toujours le temps est passé vite. D’autant plus vite que je me suis plongée dans quelques pavés littéraires dont je n’ai fait qu’une bouchée, entre plages, promenades et siestes J
En moins d’une semaine j’ai avalé les 3 tomes de « Millenium », happées par les aventures journalistico-policières de Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander… Mikael Blomkvist, journaliste suédois dans un mensuel inconnu, réussit à faire trembler les puissants des médias et du monde économique, grâce à l’aide d’une fille un peu bizarre, quasi asociale, et brillantissime, Lisbeth Salander. Et résout au passage une énigme policière vieille de 20 ans !
Non contente d’avoir avalé en 6 jours 2000 pages de roman policier, je m’intéresse à ce personne étrange, Lisbeth Salander, que l’on nous décrit comme ayant peut-être une maladie inconnue : le syndrome d’Asperger. Pour ceux qui comme moi le découvrent, il s’agit d’une forme d’autisme léger alliée à des capacités savantes exceptionnelles, notamment en mathématiques. L’autiste est capable de communiquer plus ou moins avec son entourage et de sortir de la bulle dans laquelle la plupart des autistes sont enfermés. La légende voudrait que peut-être Einstein, voire Newton, aient montré des traits de caractères typiques de ce syndrome !
En m’intéressant à ce syndrome, je découvre Daniel Tammet, le seul autiste savant capable d’expliquer ce qui se passe dans sa tête, à la fois en tant qu’autiste et en tant que génie. Son livre « Je suis né un jour bleu » est époustouflant ! Je suis épatée de voir comment il a réussi à dépasser son handicap pour apprendre à communiquer et avoir une vie normale. Très clairement, l’amour et le soutien de ses parents ont été essentiels pour la construction de sa confiance en soi : ils l’ont toujours soutenu, aimé et encouragé à communiquer, tout en acceptant ses différences et son handicap. Et en même temps, ils lui ont montré, avec patience, les limites à respecter pour s’intégrer socialement.
Qu’est-ce que cela nous enseigne sur notre façon d’être en relation avec les autres et sur notre capacité à accepter les gens tels qu’ils sont ? Quelles leçons pouvons-nous tirer en tant que personne dite « normale » de l’expérience de ce « handicapé » devenue un génie ?
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Tout d’abord, cela paraît évident mais il est toujours bon de le rappeler : nul n’est parfait ! Accepter de se connaître et de comprendre ses limites est le point de départ du progrès et de la réussite.
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Ensuite, cela nous rappelle que nos défauts sont quelques fois liés à nos qualités ou à des dons particuliers ; le développement de nos capacités nécessite un contexte d’ouverture, de tolérance et d’écoute.
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On ne doit pourtant pas tout accepter dans nos relations avec les autres : dans la vie et au travail, il faut communiquer, se comprendre, ses respecter, échanger sur nos limites et besoins respectifs pour construire une relation « gagnant-gagnant ».
Une phrase de Daniel Tammet dans son interview à l’émission « On n’est pas couché » de Laurent Ruquier [lien : http://www.youtube.com/watch?v=6NKZcQClsxE ] m’a beaucoup touchée :
« Une raison pour laquelle j’ai décidé d’écrire sur ma vie est pour montrer aux autres, autistes ou non, qu’il est possible pour quelqu’un de différent d’avoir une vie riche et heureuse. La chose la plus importante pour tous dans le monde est de décider d’être différent, décider d’être unique. Je suis heureux, non pas d’être comme les autres mais d’être parmi les autres, être différent parmi les autres ».
In fine, ce qui nous permet à tous d’être heureux, y compris au travail, n’est-ce pas aussi la tolérance ?
Quel parallèle avec le management et le coaching ?
On ne manquera pas de penser à quel point le manager-coach, en prenant le temps d’expliquer et de se mettre au niveau de son collaborateur, peut lui permettre de progresser plus vite et mieux à long terme. En capitalisant sur ses compétences et ses points forts, il valorise son collaborateur et lui permet d’apporter une véritable valeur-ajoutée à l’équipe et à l’entreprise.
Et par ailleurs, le coaching n’est-il pas là pour nous aider à développer nos points forts, tout en comprenant nos défauts et en limitant leur impact sur les autres ?
Un défi pour nous, personnes dites « normales » et sans handicap, serait-il d’accepter le chemin que nous parcourons, de prendre confiance en nous, pour aller encore plus loin et avec encore plus d’impact ? Si Daniel Tammet a pu le faire, alors, qu’attendons-nous ?
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