J’ai assisté en mars 2008 à la présentation chez McKinsey de l’étude « Women Matter », organisée par HEC Au Féminin, et présentée par Sandrine Devillard et Georges Desvaux. Cette étude, centrée sur la situation des femmes cadres supérieures et dirigeantes en entreprise, a cherché à voir si au-delà de la légitimité de principe à défendre une équité pour les femmes dans leur accession à des postes de dirigeantes, il y avait une logique économique à le faire. Le résultat a été très intéressant : il y a une forte corrélation entre la présence de plus de 3 femmes dans des comités de Direction et la sur-performance d’une entreprise par rapport à son secteur : cette sur-performance peut aller de +1% à +7%.
Pourquoi est-ce que j’évoque cette étude ? Elle montre qu’au-delà de la prise de conscience de l’inégalité entre les hommes et les femmes et du désir éthique d’y remedier, une véritable logique économique se fait jour. Ainsi, aujourd’hui, la question n’est plus vraiment POURQUOI faire monter des femmes en comités de direction mais COMMENT réaliser ce changement, qui ne peut se faire que sur du long terme.
Un graphique dans l’étude « Women Matter » de McKinsey illustre les 4 points clefs qui permettent aux entreprises de faire évoluer les femmes :
- Mettre en place des indicateurs de mixité dans les entreprises
- Mettre en place des mesures pour mieux concilier vie privée et vie professionnelle
- Faire évoluer les processus de gestion RH
- Accompagner au leadership
C’est là que cela devient intéressant : comment accompagner le leadership ? Quatre éléments sont mis en avant par l’étude :
- Mettre en place du coaching et de la formation pour les femmes,
- Echanger avec des rôles-modèles,
- Utiliser les réseaux,
- Mettre en place un système de soutien via du mentoring.
Aujourd’hui, de nombreuses entreprises souhaitent mettre en place des politiques d’accompagnement des femmes dans leur gestion de carrière, que ce soit grâce à des actions de formation, des réseaux, de la communication, la mise en place de dispositifs préconisés par des chartes.
McKinsey fait remarquer que l'enjeu est de taille : il y a une crise des talents, trop de femmes n'arrivent pas à évoluer dans le système, voire choisissent d'en sortir. Si rien n'est fait pour changer la tendance, en 2040, il y aura un déficit de 24 millions de personnes de haut niveau en Europe... Si les femmes accedaient aussi facilement que les hommes au haut de la pyramide, on pourrait déjà résorber 21 millions du déficit...
A méditer pour mettre en place des solutions ! J
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